Il s’agit dela dernière étape du processus de retrait qui a débuté à la fin de l’année 2023. Cette phase dite de “liquidation” implique la remise des derniers équipements de la mission de l’Onu aux autorités maliennes, la résiliation des contrats en cours et le rapatriement de l’ensemble du personnel civil international et des contingents.
Des résultats peu satisfaisants
Selon Ulf Laessing, directeur du programme régional Sahel de la Fondation Konrad Adenauer, cette mission, présente au Mali depuis une décennie, dans la lutte contre le djihadisme.
” Le Mali voulait une force capable de lutter activement contre les djihadistes, mais quand on parle des résultats de la mission, le mandat de la Minusma avait des limites pour soutenir le Mali dans ce sens “, dit-il.
Ces limites étaient dues à un manque de coordination avec l’armée malienne et à des contraintes budgétaires, sans oublier l’ image de la Minusma, considérée par une partie de la population comme un instrument de la puissance occidentale.
Ceci alors que la Minusma comptait des contingents issus de 53 pays, dont 19 issus du continent africain. Selon Mamadou Bodian, chercheur à l’Institut fondamental d’Afrique noire, ce départ de la mission de l’Onu parachève la rupture entre le Mali et ses anciens partenaires occidentaux.
Selon lui, ” depuis l’arrivée de la junte au pouvoir, une rupture idéologique s’est observée, marquée par la dénonciation de l’influence occidentale. En accusant la Minusma et la France d’aggraver l’insécurité, la junte cherche à consolider son soutien nationaliste en projetant l’image d’un Mali souverain.”
Des défis sécuritaires importants
Mais qu’adviendra-t-il du Mali après le départ de la Minusma? Le constat sécuritaire actuel semble être unanime : le Mali continue d’être le théâtre d’attaques terroristes répétées et d’une résurgence de la rébellion. L’un des cas les plus récents est la double attaque du 17 septembre, contre une école de gendarmerie et une base militaire, à Bamako, qui a fait environ 80 victimes.
Selon Tidian Dioh, consultant en stratégie internationale, après le retrait définitif de la Minusma, la junte malienne devra assurer seule la sécurisation d’un pays dont certaines zones échappent à son contrôle. ” C’est une tâche immense et gigantesque qui ne sera pas facile à entreprendre, mais on peut faire confiance aux autorités maliennes “, relativise-t-il.
La mission onusienne comptait environ 15.000 soldats, policiers et civils issus d’une cinquantaine de pays. Ce retrait est un nouvel acte de rupture accompli par la junte malienne qui, après s’être éloignée de la France, a choisi de se rapprocher militairement et diplomatiquement de la Russie.