La tenue de ce référendum est censée marquer l’avant-dernière étape avant le retour à l’ordre constitutionnel, depuis le renversement, le 30 août 2023, du président Ali Bongo Ondimba par un coup d’État militaire.
Mais le texte ne fait pas l’unanimité et le chef de la junte au pouvoir, le général Brice Clotaire Oligui Nguema, est soupçonné de chercher à se maintenir au pouvoir. La nouvelle Constitution qui sera soumise à référendum comporte 173 articles.
Elle consacre un mandat de sept ans renouvelable une seule fois pour le Président de la République, avec un régime présidentiel doté d’un pouvoir exécutif fort. Aussi, elle nouvelle loi fondamentale ne prévoit pas de poste de Premier ministre et interdit la transmission dynastique du pouvoir.
Selon l’analyste politique Apoli Bertrand Kameni, “le Gabon vit un moment historique, si l’on prend en compte le demi-siècle d’histoire écoulé”.
Il ajoute que “les choses suivront le cours des nouvelles autorités, car pour beaucoup de Gabonais, l’armée a produit plus de succès en un an que l’ancien régime en deux mandats”.
L’article 2 de ce projet de Constitution considère la date du coup d’État mené par le général Brice Clotaire Oligui Nguema comme une “fête de la libération” qui marque la chute de la dynastie Bongo après 55 années de pouvoir.
Douglas Yates, politologue à l’American Graduate School de Paris soutient pour sa part que “la nouvelle Constitution qui a été proposée au peuple gabonais comporte de nombreux éléments positifs. Ils sont le fruit du dialogue national que Nguema a tenu au printemps de cette année.”
Le mandat du nouveau Président sera limité, pour éviter une répétition de la dynastie Bongo. De plus, les membres de la famille du nouveau président, quels qu’ils soient, ne seront pas autorisés à hériter de la présidence, ni à occuper d’autres fonctions importantes au sein du gouvernement.
Pas consensus
Cependant, plusieurs dispositions de ce projet de Constitution ne font pas consensus. Par exemple, celle qui indique qu’il faut avoir entre 35 et 70 ans pour être candidat à l’élection présidentielle. Les partisans du Non estiment aussi que ce projet de texte a été taillé sur mesure pour permettre au général Brice Clotaire Oligui Nguema de conserver le pouvoir à l’issue des élections générales, notamment la présidentielle de l’année prochaine.
Un budget de 27 milliards de francs CFA, un peu plus de 41 millions d’euros, a été débloqué par le gouvernement de transition pour l’organisation de ce référendum.