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Le M23 continue sa progression dans le Nord-Kivu

Quelle est la marge de manœuvre de l’armée régulière congolaise et de ses alliés face aux avancées du M23 ?

Selon le média congolais Actualité.cd, les localités de Kaseghe et Alimbongo se sont vidées de leurs habitants.

Le 29 juin, c’est la ville-clé de Kanyabayonga qui est tombée aux mains des rebelles du M23. Plus de 60.000 personnes et des dizaines de milliers de personnes déplacées ces derniers mois vivent dans cette ville du Nord-Kivu.

Reagan Miviri, chercheur au sein du groupe de recherche Ebuteli, rappelle les différentesforces en présence sur le terrain.
“Ici, il ne s’agit pas seulement des FARDC qui font face aux M23 mais il s’agit plutôt des FARDC qui font face aux M23 et à l’armée rwandaise. Plusieurs sources, notamment des sources onusiennes, ont prouvé que l’armée rwandaise était en première ligne et que ses éléments étaient plus nombreux que ceux du M23 dans différentes batailles”, insiste le chercheur.

Et donc, “on voit ici qu’il s’agit d’une armée nationale qui fait face à une autre armée nationale. C’est dans cette perspective-là qu’il faut comprendre cet affrontement et c’est dans cette logique qu’il faut évaluer la mesure et la capacité opérationnelle de tel ou tel acteur.”

Problèmes au niveau de la chaîne de commandement

Sur le terrain, précise Chober Agenonga, qui enseigne à l’université de Kisangani, il y a des dysfonctionnements au sein de la chaîne de commandement. Ce facteur serait une des raisons pour lesquelles les FARDCpeinent à barrer le passage au M23.

 “Au niveau national, ce n’est pas le chef d’état-major général qui commande les troupes, c’est plutôt la maison militaire du chef de l’État. Cela alourdit les opérations sur le terrain. Et sur le théâtre de la guerre, il y a plusieurs centres de commandement. Il y a par exemple le gouverneur militaire, il y a le commandement des Wazalendos”, précise l’enseignant à la Deutsche Welle.

Il y a aussi poursuit-il “les régions militaires qui sont dans cette région, cela crée le problème de coordination des troupes voire des conflits entre les différents commandants qui sont déployés dans la région. A cela s’ajoute la déficience d’ordre logistique : les troupes qui sont au sol bénéficient faiblement des appuis aériens et du ravitaillement qui arrive parfois avec beaucoup de retard, sans compter la démotivation des militaires qui se plaignent régulièrement que leur prise en charge est déficiente, c’est-à-dire que leur salaire n’arrive pas à temps.”

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