Cyril Ramaphosa, président d’Afrique du Sud depuis 2018, a été réélu ce 14 juin 2024 par le Parlement issu des législatives du 29 mai qui s’est réuni ce vendredi au Cap.
Fumée blanche en Afrique du Sud : le président Cyril Ramaphosa a été réélu président du pays, ce 14 juin 2024. « Je déclare l’honorable Cyril Ramaphosa président dûment élu », a déclaré le juge Raymond Zondo qui présidait la séance. Cyril Ramaphosa, 71 ans, a obtenu 283 votes, contre un autre candidat, Julius Malema du parti radical de gauche EFF, qui a lui obtenu 44 voix, alors que l’Assemblée compte un total de 400 députés. L’Alliance démocratique (DA), le principal parti d’opposition, lui avait apporté son soutien en vue de former un gouvernement d’union nationale. Un jour historique, l’opposition apportant en effet son soutien au président et qui va co-gouverner l’Afrique du Sud, rapporte notre envoyé spécial au Cap, Romain Chanson. Ces négociations en vue d’une coalition ont d’ailleurs eu lieu jusqu’à la toute dernière minute.
Ce n’est qu’à la mi-journée, ce vendredi 14 juin, alors que la session parlementaire était déjà ouverte, que la DA a confirmé sa participation à un gouvernement de coalition. L’ANC s’est ainsi alliée à la DA et au parti zoulou de l’Inkatha Freedom party. Avec l’aide de la DA, de l’IFP et de quelques autres petits partis, l’ANC a désormais une majorité qui lui permet de gouverner. Ensemble, ils ont 263 sièges sur les 400 mis en jeu lors des élections générales du 29 mai dernier. Ils ont donc la majorité absolue pour pouvoir gouverner et faire passer des lois, en échange de poste pour l’opposition au Parlement ainsi qu’au gouvernement. L’Alliance démocratique a ainsi obtenu la vice-présidence de l’Assemblée nationale.
Former un gouvernement
Le chef de l’État Cyril Ramaphosa a été confortablement réélu. Il doit maintenant prêter serment la semaine prochaine et doit désormais former un gouvernement inclusif avec au moins les deux partis évoqués. On attend de savoir si ce qui est présenté comme un gouvernement d’union nationale s’ouvrira davantage car il y a 18 formations représentées à l’Assemblée nationale et certaines sont déjà en train de frapper à la porte.
Il faudra ensuite s’entendre sur un programme commun. « Il faut être honnête sur l’ampleur des défis qui nous attendent », a déclaré John Steenhuisen, le chef de la DA, qui se réjouit de voir son parti enfin co-gouverner. « C’est un jour historique, plein d’espoir, a-t-il dit. L’Afrique du Sud est un pays meilleur. Un pays qui entre dans l’ère inédite des coalitions nationales, pour le meilleur donc, ou pour le pire à l’image de ce qui se fait déjà dans les municipalités ».
Le parti de gauche radical de Julius Malema et MK, le parti de l’ancien président Jacob Zuma se sont opposées à un gouvernement de coalition. Les représentants ont d’ailleurs boycotté ce vendredi l’ouverture de la session parlementaire. « Nous allons être la meilleure opposition et la plus efficace, qui va s’assurer que vous et l’Alliance démocratique soient rendus responsables, l’histoire vous jugera avec dureté », a lancé Julius Malema, candidat surprise, décidé à incarner l’opposition. La coalition nouée entre les libéraux de l’Alliance démocratique et l’ANC ne passe pas pour ces radicaux de gauche. En revanche, pour John Steenhuisen, partenaire de coalition, c’est un nouveau chapitre qui s’écrit. « L’Alliance démocratique et moi sommes impatients de pouvoir travailler avec vous, monsieur le président pour servir le pays en priorité », a-t-il déclaré.
Invité à parler en dernier, le président Ramaphosa n’a pas répondu aux attaques ni aux flatteries, s’adressant d’abord à la nation. « Une fois encore, c’est un privilège et un plaisir de servir cette grande nation en tant que président », a-t-il dit. « On espère que votre second mandat sera meilleur que le premier », a mis en garde le représentant du parti ActionSA. Cyril Ramaphosa est prévenu, personne ne lui accordera une période d’essai.
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