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Près de 1.700 détenus libérés de la prison de Makala en RDC

En République démocratique du Congo, 1.685 détenus ont été libérés dimanche (22.09) et ce lundi de la prison centrale de Makala, à Kinshasa. Cette libération s’inscrit dans le cadre d’un processus de réduction de la surpopulation carcérale, mais elle intervient aussi après le drame dans cette prison qui, dans la nuit du 1er au 2 septembre dernier, a coûté la vie à 129 détenus dans une bousculade meurtrière.  

L’opération a été lancée fin juillet dernier par Constant Mutamba, ministre congolais de la Justice, alors que la prison de Makala, construite en 1957 pour accueillir 1.500 prisonniers, en abritait plus de 15.000. 

Parmi les prisonniers libérés figurent des détenus emprisonnés pour des faits bénins, ou même des faits qui, dans certains cas, ne sont plus connus.

Conditions de détention désastreuses 

De nombreux malades dans un état de délabrement physique avancé ont aussi été libérés.   

Jonathan Unyotha, secrétaire du ministre de la Justice qui a supervisé l’opération de ce lundi, explique avoir “trouvé des cas de 22 ans et dix ans d’emprisonnement, sans procès… Il y a encore un lot de personnes malades. Certaines n’avaient pas de jambes, n’avaient plus d’orteils. Certaines avaient des problèmes de cœur, certaines étaient comme des squelettes. Mais ces personnes étaient toujours incarcérées”.

L’opération constitue la plus grande vague de libérations de prisonniers en République démocratique du Congo.    

Nombre d’entre eux, après avoir passé plusieurs années de détention, ont tout perdu et ne savent plus où aller.  

Cet homme, incarcéré depuis 2021 et qui a préféré garder l’anonymat, explique que sa “famille n’est pas présente. Je suis juste triste et je ne sais même pas où aller. Je souffre vraiment. Je demande à ceux qui sont encore forts de se comporter dignement dans ce monde.”  

Arrêté “sans raison”  

De nombreuses personnes étaient présentes lundi à l’entrée de la prison. Elles étaient venues s’enquérir de la situation de leurs proches emprisonnés. Une jeune fille, qui a également requis l’anonymat, raconte être venue cherche son frère. “Cela fait au moins deux mois et demi qu’il est ici. Il a été arrêté sans raison. Nous sommes venus pour vérifier s’il est libéré. Je suis avec ma mère. On ne sait pas. On nous a dit que cela a commencé hier. Mais nous ne l’avons pas encore vu”, déplore-t-elle.  

Si cette importante libération de prisonniers prend une dimension particulière après le drame de Makala, qui s’est aussi soldé par le viol de plusieurs dizaines de femmes, certaines organisations de défense des droits humains doutent de la réussite de cette initiative.   

Selon elles, en effet, les vagues de libération sont toujours suivies par de nouvelles séries d’incarcérations 

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