Ce lundi 15 avril ont débuté les confrontations de certains accusés dans le procès du massacre du stade de Conakry. Le capitaine Moussa Dadis Camara nie en bloc les accusations.
Chacun sait que le temps de la justice n’est pas celui du deuil. Quinze ans se seront bientôt écoulés depuis le massacre de plus de 157 partisans de l’opposition guinéenne, au stade de Conakry, sous le régime de la junte militaire de Moussa Dadis Camara. Débuté un autre 28 septembre – il y a plus de 18 mois –, le procès est un marathon qui connaît des contretemps structurels, comme la construction de la salle d’audience ; banals, comme la récente célébration de l’Aïd ; incongrus, comme la rocambolesque tentative d’évasion de quatre inculpés, en novembre ; ou encore procéduriers, comme la possible requalification des faits de « massacre » en « crime contre l’humanité ».
Faisceau d’accusations
Cette procédure judiciaire est la plus grande audience criminelle jamais organisée en Guinée. Ce 15 avril a commencé la phase spectaculaire des confrontations entre des accusés qui sont des « stars » de l’ancien Conseil national pour la démocratie et le développement (CNDD). Ont en particulier été mis « face à face » – en fait chacun assis en direction de la cour – deux codétenus déjà entendus individuellement : le capitaine Moussa Dadis Camara, président autoproclamé à l’époque des faits, et Toumba Diakité, son ancien aide de camp, qui ouvrit le feu sur son supérieur. L’altercation qui faillit coûter la vie à « Dadis » aurait déjà été liée au partage des responsabilités du massacre…
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