Au Kenya, la visite royale est marquée par le passé colonial. Arrivés lundi soir, le roi Charles III a évoqué ce mardi les abus coloniaux au Kenya affirmant qu’il ne pouvait « y avoir d’excuse » pour « des actes de violence odieux et injustifiables » qui « ont été commis à l’encontre de Kényans ».
Depuis l’annonce de ce déplacement au Kenya, les demandes pour des excuses et des réparations pour les atrocités commises par les colons britanniques se sont multipliées ces derniers jours. Le roi Charles III et le président William Ruto se sont rendus aujourd’hui sur les lieux où a été déclarée l’indépendance du Kenya en 1963. Le roi Charles s’est exprimé lors d’un banquet à la State House, la résidence présidentielle à Nairobi et a évoqué ce passé colonial.
Charles III a reconnu qu’il y avait eu, « des actes de violence abominables et injustifiables commis contre les Kényans » lors de la lutte pour l’indépendance et selon lui, « pour cela, il ne peut pas y avoir d’excuse ». Il a expliqué que ces actes du passé étaient, pour lui, « la cause d’une immense tristesse et d’un profond regret ».
La rébellion des Mau Mau pour l’indépendance dans les années 1950 a été violemment réprimé par les colons britanniques. Plus de 10 000 personnes sont mortes, un nombre que beaucoup jugent sous-estimé. Des dizaines de milliers de Kényans ont également été détenus dans des conditions dégradantes.
« Les pires excès de l’impunité coloniale »
S’exprimant juste avant le roi Charles, le président kényan William Ruto a évoqué cette période de l’histoire kényane. Elle a selon lui, « intensifié les pires excès de l’impunité coloniale ». Il a dénoncé un colonialisme qui a été « brutal » et une répression de la lutte pour l’indépendance « monstrueuse dans sa cruauté ».
En 2013, Londres a versé près de 20 millions de livres sterling de compensation à un peu plus de 5 000 vétérans Mau Mau. Mais pour beaucoup au Kenya, ce n’est pas suffisant. Plusieurs communautés demandent aussi réparations pour leurs terres, que les colons se sont selon elles appropriées. Le président kényan a d’ailleurs rappelé ce mardi soir que beaucoup restaient à faire en termes de réparations.
rfi
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