N’Djamena a réagi mardi aux déclarations du porte-parole du Département d’État américain sur la répression meurtrière du 20 octobre refusant de se voir dicter des leçons par les Etats-Unis.
Le ministère de la Justice et des Droits Humains s’offusque de cette déclaration des États-Unis parue le 20 octobre dernier dans laquelle il est demandé entre autres aux autorités de transition l’ouverture d’une enquête pour identifier les auteurs de cette répression, mais également les responsables de la mort de quatre manifestants tués devant l’ambassade États-Unis à N’Djamena ce 20 octobre 2022.
“Des décisions biaisées sous forme d’injonction” a ainsi qualifié le ministère tchadien de la justice ces propos, il réaffirme la souveraineté de son pays avant d’ajouter que le gouvernement tchadien a déjà pris des mesures pour faire toute la lumière sur ces événements.
Des enquêtes ont été lancées dans les régions où des manifestations ont eu lieu, et les juridictions compétentes ont émis des décisions en toute indépendance. Certaines des personnes condamnées ont ensuite été graciées par le Président de Transition dans le cadre de sa politique de réconciliation nationale détaille le ministère.
Le 20 octobre dans sa déclaration, le département américain s’indignait qu’aucune enquête n’avait été ouverte contre les forces de l’ordre qui ont fait usage de la force face à des manifestants pacifiques. La répression de la marche pacifique du 20 octobre 2022 contre la prolongation de la transition militaire au Tchad a fait une soixantaine de morts selon le gouvernement et plus de 300, selon les organisateurs. La Commission nationale des droits de l’homme, de son côté, parle de 128 cas de décès.
Nous ne savons pas non plus si le gouvernement a pris des mesures pour enquêter sur la détention et la mort subséquentes de manifestants en détention. Pour que le Tchad réussisse sa transition vers des élections démocratiques, le gouvernement doit créer les conditions permettant à l’opposition non armée et aux groupes de la société civile de participer pleinement au processus politique ajoute cette déclaration.
Pour N’Djamena, il est hors de question de se faire dicter des leçons des États-Unis pour le traitement des affaires judiciaires et le respect des droits de l’homme. Le ministère a également souligné que plusieurs dossiers d’instruction liés aux événements du 20 octobre 2022 étaient en cours, actuellement entre les mains des cabinets d’instruction et de la police judiciaire.
africanews
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