Shanghai est coupée en deux ce lundi 28 mars. Face au rebond du variant Omicron, les autorités ont annoncé dimanche soir le confinement de la partie est de la capitale économique chinoise. Depuis ce matin 5 heures, les habitants sont invités à ne pas sortir de chez eux. Puis, ce sera au tour de la partie ouest.
À plusieurs reprises depuis le début de la résurgence épidémique, la municipalité de Shanghai a promis d’éviter une mise sous cloche totale de la ville, c’est donc un verrouillage en deux phases qui s’applique à la capitale économique chinoise. À compter de ce lundi, les bus, les métros, les taxis et les ferries ne peuvent plus traverser la rivière Huangpu qui marque la ligne de démarcation de ce confinement nouvelle manière.
Pendant ces quatre prochains jours, les près de 6 millions d’habitants de Pudong, la rive est -dont les districts de Hongming, de Jinshan, et de Fengxian, et une partie des districticts de Songjiang and Minhang- resteront confinés dans leur quartier. Puis le 1er avril, ce sera au tour de Puxi, la rive ouest pour 3 jours. Les 25 millions de Shanghaiens ont déjà été pour la plupart testés ces dernières semaines. Visiblement, ces tests et confinement localisés par résidences, déjà appliqués à Shenzhen, Shenyang et d’autres mégalopoles en Chine, ne suffisent pas à contenir la propagation d’Omicron.
Cette nouvelle campagne de dépistage massive doit permettre de repérer les cas positifs et de les isoler dans des lieux comme le centre d’exposition universelle de Shanghai reconverti en immense centre de quarantaine collective. Des boxes blancs numérotés en violets et des lits de camps attendent les patients, pour la plupart asymptomatiques, comme le montre de récit sur Twitter de deux Britanniques, premiers résidents étrangers positifs qui tiennent un journal de leur isolement sur Twitter. Pour l’instant, les chiffres des contaminations sont loin de ceux rapportés dans d’autres pays, notamment en Europe. Dimanche, Shanghai a signalé près de 11 500 infections Covid-19 depuis la reprise épidémique début mars, c’est un record pour la Chine depuis 2020.
Pour tenter de limiter l’impact économique de ces mesures de restrictions de déplacements, le gouvernement de Shanghai a déclaré que toutes les entreprises basées à Pudong pourraient continuer à opérer soit en télétravail, soit en « boucle fermée » comme l’appellent les autorités sanitaires, autrement dit avec un personnel limité et confiné à l’intérieur. Un dispositif prévu notamment pour les usines. Les responsables locaux jugent impératif de maintenir ouverts le port et le pôle financier de la ville, afin de préserver l’économie nationale, mais aussi le fonctionnement de la chaîne d’approvisionnement mondial.
Shanghai est souvent décrite comme la porte de l’est de la Chine avec son accès à la mer de Chine orientale. Ces nouveaux confinements risquent toutefois de perturber les opérations de Yangshan, le premier port en eau profonde du monde, ainsi que les chaines de montage de Tesla et de SMIC, le plus grand fabricant de puces électroniques de Chine.
Cette annonce arrive alors que les écoles sont fermées et que certaines résidences ont déjà vécues sous confinements ces derniers jours. Les habitants dans leur majorité observent les règles de prévention de l’épidémie sans broncher, mais la fatigue du « Zéro Covid » grandit, notamment sur les réseaux sociaux. Une montée du mécontentement alors que la Chine continue d’appliquer sa stratégie visant à éliminer totalement les cas d’infections.
Le hashtag « Pourquoi la Chine ne peut-elle pas lever les mesures de sécurité sanitaire comme les pays étrangers ? » a ainsi enregistré près de 500 millions de vues rapporte le site spécialisé What’s On Weibo. Des images montrent également une ruée sur les rayons alimentaires dans certains quartiers en prévision du « lock down », accompagnées de commentaires humoristiques, souvent désabusés sous le hashtag #2020too. Pour certains, ce début 2022 évoque un retour deux ans en arrière.
RFI
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