le Programme alimentaire de l’ONU, tire la sonnette d’alarme. Plus de 70% de la population du plus jeune pays du monde – il n’a eu son indépendance du Soudan voisin qu’en 2011 – sera confrontée à la faim cette année. Des conflits qui n’en finissent pas, des calamités climatiques ou encore l’inflation, le pays va connaître « sa pire crise alimentaire », a averti l’agence onusienne dans un communiqué.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) ne cache pas son inquiétude. Alors que le monde entier a les yeux rivés sur l’Ukraine, le Soudan du Sud est en train d’être submergé par une urgence alimentaire passée inaperçue jusqu’ici, et qui va affecter sept Sud-Soudanais sur dix dans les mois qui viennent, alerte le PAM. Ce sont plus de 8,3 millions de personnes qui vont connaître « une faim extrême dans les mois à venir », précise l’agence des Nations unies.
Déjà une insécurité alimentaire alarmante
Le pays faisait déjà face à une insécurité alimentaire alarmante, après de longues années d’une guerre civile qui a fait plus de quatre millions de déplacés jusqu’en 2018. Cette situation a été exacerbée depuis deux ans, notamment par des inondations record suivies de périodes de graves sécheresses, ainsi que des violences à caractère politico-ethniques récurrentes.
Et, il y a dix jours, l’ONU a mis en garde contre « un risque réel de retour au conflit » entre les deux frères ennemis, le président Salva Kiir et son vice-président Riek Machar, après des affrontements entre leurs factions qui ont fait plus de 400 victimes parmi les civils au cours des derniers mois.
Une ampleur « troublante »
« L’ampleur et la gravité de cette crise sont troublantes », assure l’organisation onusienne. Son numéro deux dans le pays, Adeyinka Badijo, affirme que désormais « les gens n’ont plus rien à manger ». Des milliers de Sud-Soudanais pourraient donc « mourir de faim s’ils ne reçoivent pas une aide alimentaire », prévient le PAM.
rfi
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