Le général Abdel-Fattah al-Burhan, chef du Conseil souverain soudanais, a démenti la coopération croissante entre le Soudan et Israël en matière de sécurité et de renseignement, après que des responsables des deux pays ont échangé des visites officieuses ces dernières semaines.
M. Burhan a déclaré que ces liens entre les anciens adversaires n’étaient pas de nature politique, ajoutant que seuls des responsables soudanais de la sécurité et du renseignement se rendaient en Israël.
“Jusqu’à présent, aucune personnalité politique de premier plan n’a effectué de visite (en Israël)“, a-t-il affirmé, mais il a ajouté que cet échange d’informations a permis au pays d’arrêter “de nombreuses organisations terroristes qui auraient pu déstabiliser la sécurité du Soudan“.
Abdel-Fattah al-Burhan a fait ces déclarations au radiodiffuseur public soudanais Sudan TV, dans sa première interview depuis qu’il a dirigé un coup d’État le 25 octobre qui a mis fin au processus de transition dans le pays, entamé en 2019 après la chute du dictateur Omar el-Béchir.
Le chef militaire a déclaré que l’armée se retirera du processus politique du pays s’il existe un “consensus” entre les Soudanais et si des “élections” sont organisées.
“Je n’aspire pas à diriger le pays et l’institution militaire ne veut pas diriger le Soudan. L’armée retournera dans ses casernes si les Soudanais acceptent ou si des élections sont organisées“, a-t-il ajouté.
Il a également critiqué l’initiative de l’ONU visant à établir un dialogue entre les différents acteurs au Soudan afin de mettre un terme à la crise déclenchée après le soulèvement, bien qu’Al Burhan lui-même ait initialement soutenu cette initiative.
“(Le chef de la mission de l’ONU au Soudan, Volker Perthes) nous a informés qu’il faciliterait le dialogue et il n’a pas le droit de présenter une initiative, mais c’est aux Soudanais de le faire eux-mêmes, eux qui savent le mieux“, a-t-il dénoncé.
Il a également déclaré qu’il était prêt à être traduit en justice s’il existe des preuves qu’il a donné l’ordre aux forces de sécurité de tuer des manifestants au cours des protestations qui ont lieu chaque semaine depuis le soulèvement et qui ont déjà coûté la vie à au moins 80 personnes.
africanews
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