Les avocats de l’ancien président de la République démocratique du Congo Joseph Kabila ont annoncé jeudi que leur client “se réserve le droit de porter plainte” contre les médias et ONG qui l’ont accusé dans un rapport d’avoir siphonné 138 millions de dollars en cinq ans.
Le clan de l’ancien président Kabila était mis en cause dans l’enquête intitulée “Congo Hold-up”, basée sur 3,5 millions de documents bancaires confidentiels, obtenus par le média d’investigation français en ligne Mediapart et l’ONG “Plateforme pour la protection des lanceurs d’alerte en Afrique (PPLAAF)”.
“Suite à la violation grave et intentionnelle de ses droits fondamentaux, notre client se réserve le droit de saisir incessamment les instances judiciaires compétentes tant en République démocratique du Congo qu’à l’étranger”, a déclaré Me Raphaël Nyabirungu, chef du collectif d’avocats congolais de M. Kabila.
Des collectifs d’avocats sont constitués en France, en Afrique du Sud et en RDC, a indiqué Me Nyabirungu.
M. Kabila a été victime de “l’acharnement de la part des médias internationaux politiquement orientés, manipulés et instrumentalisés” qui ont reçu la mission “d’intensifier la crise politique en RDC aux fins de maintenir le contrôle du sol et du sous-sol congolais”, a-t-il estimé.
Professeur de droit pénal, M. Nyabirungu s’est dit étonné que les médias se soient focalisés sur un seul homme, M. Kabila, “qui n’a causé aucun tort à aucun de leurs pays, sans présenter une seule preuve, une seule transaction en son nom ou à son profit, sans indiquer un seul compte en son nom”.
Vantant le patriotisme de l’ancien président Kabila, Me Nyabirungu a indiqué que l’enquête “Congo Hold-up” était truffée “d’insinuations malveillantes d’une hargne rare”, qui mettent en cause “l’intégrité” des médias et ONG auteurs de l’enquête.
Les données qui accusent le clan Kabila ont été analysées par 19 médias internationaux et 5 ONG pendant six mois sous la coordination du réseau European Investigative collaborations (EIC).
Âgé aujourd’hui de 50 ans, Joseph Kabila est arrivé au pouvoir à 29 ans, en janvier 2001, après l’assassinat de son père Laurent-Désiré Kabila qui avait renversé en 1997 l’ancien dictateur Mobutu Sese Seko.
Il a été président jusqu’en janvier 2019, lorsque l’actuel chef de l’État et ancien opposant Félix Tshisekedi lui a succédé.