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Macron aux Emirats, gros contrats en vue

Le président Emmanuel Macron effectue vendredi une courte visite à Dubaï, première étape d’une tournée dans le Golfe, pour renforcer les relations solides entre la France et les Emirats arabes unis avec l’annonce attendue de plusieurs contrats, dont celui de plusieurs dizaines de Rafale.

L’homme fort des Emirats, le prince héritier d’Abou Dhabi Mohammed ben Zayed Al-Nahyane, dit MBZ, accueillera le chef de l’Etat français sur le site de l’Exposition universelle qui se tient à Dubaï jusqu’à la fin mars.

Après un entretien en milieu de matinée, les deux dirigeants assisteront à la signature de plusieurs contrats et accords économiques.

“Je ne veux pas dévoiler le cadeau de Noël” avant la rencontre, a déclaré Anwar Gargash, conseiller du président émirati, à des journalistes cette semaine. Une discrétion partagée par l’Elysée et les groupes concernés.

Le contrat le plus attendu est celui portant sur une commande de plusieurs dizaines d’avions de combat Rafale par les Emirats, qui viserait à remplacer à terme les 60 Mirage 2000 acquis à la fin des années 1990.

Les Emirats sont actuellement le cinquième client le plus important de l’industrie de défense française sur la décennie 2011-2020, avec 4,7 milliards d’euros de prises de commandes, selon le rapport au Parlement sur les exportations d’armement de la France.

Ces dernières années, Paris a été critiqué parce que certaines de ces armes avaient été utilisées dans le conflit au Yémen, où l’Arabie saoudite et ses alliés sont soupçonnés de crimes de guerre par des ONG comme Amnesty International.

En se dotant d’avions Rafale, construits par Dassault Aviation, les Emirats emboîteraient notamment le pas au Qatar, qui a acheté 36 appareils, et à l’Egypte (24 appareils achetés en 2015 et 30 en 2021).

A Dubaï, Emmanuel Macron est accompagné d’une large délégation de ministres, dont Jean-Yves Le Drian (Affaires étrangères), Bruno Le Maire (Economie) et Florence Parly (Armées), ainsi que de dirigeants d’entreprises, comme Airbus, Thalès, Air Liquide ou EDF.

Le puissant fonds souverain émirati Mubadala devrait annoncer qu’il accroît nettement son enveloppe d’investissements, qui serait portée à quatre milliards d’euros, dans des entreprises françaises.

– “Partenaire fiable” –

Arrivé au lendemain des célébrations du 50e anniversaire de la création des Emirats, le 2 décembre 1971, le chef de l’Etat visitera les pavillons émirati et français de l’Expo 2020, la première exposition universelle de l’histoire à être organisée au Moyen-Orient. Elle s’est ouverte en octobre avec un an de retard à cause de la crise du Covid.

Durant cette tournée qui le mène au Qatar en fin de journée puis en Arabie Saoudite samedi, Emmanuel Macron entend discuter de “la lutte contre le terrorisme, l’islamisme radical et leur financement” car “coopérer avec ces Etats, en particulier contre Daech, est essentiel pour garantir la sécurité des Français et Européens”, selon l’Elysée.

Sur les grands sujets régionaux – Liban, Libye, nucléaire iranien, Irak – le chef de l’Etat veut que la France joue le rôle d’une “puissance d’équilibre” et d’un “partenaire fiable et incontournable qui dialogue avec tous les acteurs pertinents”.

Il devrait plaider la cause du Liban alors que la crise économique qu’il subit est aggravée par les sanctions prises par plusieurs Etats du Golfe, dont l’Arabie Saoudite, qui a stoppé ses importations en provenance de Beyrouth.

A Jeddah vendredi matin, Emmanuel Macron sera l’un des premiers dirigeants occidentaux à rencontrer le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) depuis l’assassinat en 2018 du journaliste saoudien Jamal Khashoggi au consulat de son pays à Istanbul, qui a fortement terni l’image du fils du roi.

“Comme il le fait partout dans ses voyages, il (le président) aborde avec ses interlocuteurs la question des droits de l’Homme lorsque c’est nécessaire”, a indiqué la présidence en réponse aux critiques d’ONG sur la pertinence de ce rendez-vous.

Elle affirme que la rencontre ne vise pas à “remettre en selle” MBS, mais qu'”on ne peut pas imaginer avoir une politique ambitieuse” au Moyen-Orient “sans avoir un dialogue exigeant” avec son pays, membre du G20 et principale économie de la région.

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