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Soudan : l’incertitude après le coup d’Etat

Le Soudan tournait encore au ralenti mercredi. Des opposants au régime militaire maintenaient encore les barricades érigées dans certains quartiers de Khartoum. Les forces de sécurité multipliaient des arrestations de militants pour tenter de contenir la contestation qui a déjà fait au moins six morts et plusieurs blessés selon les médecins.

Des heurts ont eu lieu notamment dans le très remuant quartier de Bourri, dans l’est de Khartoum où des centaines de manifestants ont jeté des pierres, ou dans la banlieue de Khartoum-Nord où les forces de sécurité ont fait usage de lacrymogènes et de balles en caoutchouc.

” Le général Burhan vient de voler la révolution et le sang des martyrs, des gens qui ont été martyrisés le 3 juin 2019. C’est un agenda planifié par le Congrès populaire pour contourner la révolution.”, explique Negm El-Deen Mohamed, un jeune soudanais basé à Khartoum.

A Khartoum, des pick-up tournent avec des membres des forces de sécurité, tous armés mais en habits civils. “On dirait exactement les forces de sécurité de Béchir“, affirme Hanaa Hassan, une manifestante, en allusion au général Omar el-Béchir, arrivé au pouvoir après un coup d’Etat en 1989 et qui a régné pendant 30 ans sans partage.

La grève générale lancée par les pro-civils paralyse le pays. Banques, commerces, pharmacies et autres structures ont baissé leur rideau. Asphyxiant davantage une population plongée depuis des mois dans une situation socio-économique alarmante.

Devant les rares boulangeries qui fonctionnent encore, il faut désormais faire la queue pour acheter son pain.

Alors que la Banque mondiale vient de suspendre son aide, vitale pour ce pays plongé dans le marasme économique. Mettant ainsi la pression sur les militaires pour un retour au processus de transition. Pression venue aussi de l’union africaine, des Etats-Unis et de l’ONU.

Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric a indiqué que l’émissaire des Nations unies au Soudan, Volker Perthes, a rencontré mercredi le chef de la junte et le Premier ministre Abdallah Hamdok qui “n’est pas libre de ses mouvements”.

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