Les affrontements entre le M23 et les FARDC ont persisté, mercredi, dans le territoire de Masisi. La tension est montée d’un cran ces dernières semaines, non seulement sur le terrain militaire, mais également dans les discours publics, dans un contexte tendu dans la région des Grands Lacs. Des échanges verbaux ont également eu lieu ces derniers jours entre Kinshasa et Kigali, ainsi qu’entre Kigali et Gitega. Après sa réélection à la tête de la RDC, Félix Tshisekedi a maintenu ce ton virulent, malgré les efforts des autorités américaines pour apaiser la situation.
Dans l’entourage du chef de l’État congolais, le discours est très offensif. « Il faut maintenir la pression militaire. Il n’y a que le rapport de force qui compte », a déclaré un de ses conseillers. Pour ce faire, Kinshasa s’appuie sur son armée et sur l’engagement des Wazalendo, ces combattants qualifiés de patriotes par le gouvernement. Il y a aussi le déploiement effectif d’une partie de la force régionale de la Sadc.
Outre cette pression militaire, Félix Tshisekedi n’exclut pas un règlement du conflit par des voies diplomatiques, mais il pose certaines conditions. Il insiste sur le retrait total des militaires rwandais du sol congolais comme préalable à tout dialogue avec Kigali. Cette condition a été réaffirmée par Tshisekedi dans ses rencontres avec de nombreux diplomates depuis sa réélection.
Il demande également des sanctions ciblées contre les responsables rwandais, considérant que ces mesures représentent un levier crucial pour parvenir à la stabilisation de la région.
Cette offensive diplomatique n’est pas limitée au niveau national. Kinshasa cherche à la mener aussi au sein des instances internationales. La RDC postule pour devenir membre non-permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et pour intégrer le Conseil des droits de l’homme des Nations unies.
Du côté des États-Unis, le déploiement diplomatique se poursuit à un niveau élevé pour faire face à cette montée généralisée des tensions. Les Américains comptent également sur l’implication du médiateur angolais, le président Joao Lourenço, qui est respecté par les protagonistes.
RFI
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