Depuis l’attaque lancée samedi 7 octobre par les commandos du Hamas sur Israël, 1 200 morts sont à déplorer côté israélien, plus de 900 côté palestinien, selon les derniers bilans. L’opération militaire israélienne et l’état de siège contre la bande de Gaza se poursuivent. La Ligue des 22 pays arabes tient ce mercredi 11 octobre une réunion d’urgence à ce sujet, alors que la situation des Palestiniens entraîne de fortes réactions dans le monde arabe, parfois discordantes entre les gouvernements et leurs populations dans les rues.
Les opérations militaires israéliennes contre Gaza provoquent de vives réactions dans le monde arabe. La condamnation des bombardements et des raids israéliens est unanime parmi les États arabes. Ils fustigent les attaques dont sont victimes les civils palestiniens et réclament l’arrêt de « l’agression », rapporte notre correspondant au Caire, Alexandre Buccianti.
Toutefois, les réactions ne sont pas unanimes quand il s’agit des attaques des mouvements palestiniens armés contre Israël et baptisées par le Hamas « Déluge d’Al-Aqsa », du nom de la mosquée de Jérusalem qui constitue le troisième lieu saint de l’islam. Plus d’un tiers des États arabes qui ont plus ou moins normalisé leurs relations avec Israël ont condamné les attaques contre des civils.
Mais ils s’empressent aussitôt de rejeter la responsabilité des violences sur Israël, accusé d’avoir bloqué le processus de paix et multiplié les agressions et les provocations contre les Palestiniens.
La Ligue des 22 États arabes tient ce mercredi au Caire une réunion extraordinaire au niveau ministériel, à la demande de la Palestine. Le communiqué final sera à l’image des positions des États qui composent la Ligue : une condamnation unanime d’Israël et un appel à « l’arrêt des agressions contre les Palestiniens », mais pas de mesures concrètes en dehors d’initiatives diplomatiques.
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Les peuples arabes dans la rue
La réaction de la rue est la plus virulente, en majorité écrasante en faveur de la cause palestinienne, même les citoyens arabes de pays qui, comme l’Égypte, ont fait la paix avec Israël depuis plus de quarante ans.
En Égypte, un policier a d’ailleurs tiré avec son arme de service sur des touristes israéliens au premier jour de l’offensive du Hamas sur l’État hébreu. Les Égyptiens, comme les citoyens des autres pays qui ont normalisé les relations avec Israël, ont accepté une pilule jugée amère pour des raisons politiques et économiques.
Mais la haine de ce qui est qualifié « d’entité sioniste » a refait surface avec les premières images des missiles palestiniens tombant sur Israël et sur celles d’Israéliens en panique fuyant les « combattants » du Hamas. Il y a bien des voix qui appellent au « réalisme » mais elles se perdent au milieu de celles qui appellent au jihad contre l’ennemi juré.
Des analystes estiment que si la guerre contre Gaza dure dans le temps, la pression de la rue obligera certains États à remettre en question la normalisation avec Israël.
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En Tunisie, un soutien total du peuple pour les Palestiniens
En Tunisie, après les déclarations du Président Kaïs Saïed en soutien aux Palestiniens, juste après l’attaque menée par le Hamas contre Israël, différents corps de métiers ainsi que la population organisent des manifestations à Tunis, en solidarité avec les Palestiniens. Après les supporters de foot ce week-end et les syndicalistes dans plusieurs villes du pays, c’était au tour de l’Ordre des avocats à Tunis de manifester ce mardi 10 octobre.
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Le pays entretient une relation historique et culturelle avec la Palestine, surtout depuis que la Tunisie a accueilli des Palestiniens dans les années 1980. Beaucoup de Tunisiens se souviennent aussi du 1ᵉʳ octobre 1985, lorsque le siège de l’Organisation de la libération de la Palestine, l’OLP, à Hammam Chott en banlieue de Tunis, avait été bombardé par un raid aérien israélien, faisant 68 morts dont 18 Tunisiens, raconte notre correspondante à Tunis, Lilia Blaise.
Ils étaient donc une centaine d’avocats, mardi, à scander leur soutien aux Palestiniens. L’engagement tunisien n’est pas nouveau, explique Ghassen Ghribi, membre de l’association des jeunes avocats tunisiens : « La cause palestinienne a toujours été un sujet humanitaire central dans nos débats et en tant qu’avocats et défenseurs des droits humains, c’est d’autant plus important. Ce n’est pas la première fois que nous manifestons en soutien aux Palestiniens. Nous avons même déjà été devant la justice internationale pour porter plainte dans le cadre des anciens affrontements. »
Ces derniers jours, le président Kaïs Saïed a affirmé à plusieurs reprises un soutien inflexible et total au peuple palestinien, selon ses mots. Une position qui fait l’objet d’un consensus au sein de la population, malgré la crise politico-économique du pays : « Aujourd’hui, malgré les différences politiques, que ce soit ceux qui sont pour ou contre Kaïs Saïed, la cause palestinienne fédère tous les Tunisiens », poursuit-il.
Hounaida Sahli, un keffieh sur sa robe d’avocate, brandit un drapeau palestinien dans la foule, un geste qu’elle a appris depuis son enfance : « Tous les jeunes Tunisiens, et même les anciennes générations, ont grandi avec la cause palestinienne. C’était même dans l’éducation. C’est vrai qu’on n’a pas les outils ni les moyens d’être sur place avec eux. » La centrale syndicale l’UGTT a appelé à un grand rassemblement ce jeudi.
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