C’est le début de la quatrième journée d’hostilités ce 10 octobre entre Israël et le Hamas. Le bilan est déjà très lourd : au moins 900 morts, 2 600 blessés et 130 otages côté israélien, 570 morts côté palestinien selon le dernier bilan. Les yeux sont tournés ce mardi matin vers la frontière nord où l’on redoute une escalade.
Une nouvelle nuit de bombardements intenses de l’aviation israélienne sur la bande de Gaza s’achève, rapporte notre correspondant à Jérusalem, Michel Paul. De leur côté, le Hamas et le Jihad islamique palestinien menacent d’exécuter face aux caméras un otage pour chacun de ses bombardements. Il est encore question ce matin d’un échange de prisonnières, des femmes membres de ces deux organisations détenues dans des prisons en Israël et également des otages israéliennes capturées lors de l’incursion palestinienne samedi matin 7 octobre. Pas plus de précision à ce stade.
Mais le sujet qui inquiète le plus, côté israélien, c’est le réchauffement à la frontière israélo-libanaise. La situation s’est dangereusement dégradée lundi après l’infiltration en Israël d’un groupe de combattants du Jihad islamique en Palestine en provenance des camps du Liban, relate notre correspondant à Beyrouth, Paul Khalifeh.
La riposte israélienne a duré huit heures, avec la participation d’hélicoptères de combat et de l’artillerie lourde. Des dizaines d’obus se sont abattus aux alentours d’au moins cinq localités libanaises et une installation de surveillance du Hezbollah dressée à la frontière a été directement touchée par une roquette. L’armée israélienne a violemment pilonné des positions du Hezbollah qui avait nié, auparavant, son implication dans l’infiltration des combattants palestiniens.
Les affrontements ont fait neuf morts au total : deux militaires israéliens dont un officier, trois combattants du Hezbollah et quatre membres du commando palestinien. Il y a aussi un certain nombre de blessés dont un soldat libanais.
Après avoir reconnu en soirée la mort de trois de ses membres, le parti chiite a annoncé ce qu’il a appelé des « représailles préliminaires », en tirant des obus de mortier et des missiles guidés contre deux casernes de l’armée israélienne.
Avertissement des États-Unis
Les affrontements ont cessé peu avant minuit et le calme règne en ce moment dans la zone frontalière. Les écoles et les universités sont fermées dans la partie méridionale du pays sur décision du ministre de l’Éducation et un début d’exode des habitants de cette région vers le nord du pays est enregistré.
Lundi, un haut responsable américain de la Défense a averti le Hezbollah de ne pas prendre la « mauvaise décision » d’ouvrir un deuxième front contre Israël à la frontière avec le Liban. À ce stade, les deux incidents qui ont eu lieu à la frontière libano-israélienne depuis samedi sont restés limités et sous contrôle, mais une dégradation plus grave n’est cependant pas exclue.
Une source du Hezbollah a déclaré à RFI que l’ouverture du front libanais et, par conséquent, une participation directe et active du parti à la guerre en cours dépend du franchissement par Israël de deux lignes rouges : un exode massif des habitants de Gaza vers l’Égypte en raison de la violence des bombardements, ou une décision israélienne d’envahir l’enclave palestinienne pour tenter d’éradiquer le Hamas.
Ce 9 octobre, le Premier ministre israélien Netanyahu est intervenu à la télévision. « Le Hamas a voulu la guerre, il aura la guerre », proclame celui qui compare l’organisation à Daesh. Les répercussions de cette guerre, souligne Benyamin Netanyahu, se feront ressentir à Gaza pendant des générations. Netanyahu a lancé un appel à la formation d’un gouvernement d’urgence avec l’opposition. Il veut rayer de la carte les divisions profondes de ces derniers mois en Israël même. Ce cabinet de guerre pourrait voir le jour dans les heures qui viennent. Mais il y a encore de profondes divergences sur le rôle que pourrait y jouer l’extrême droite israélienne.
rfi
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