Depuis le début de l’année 2023, près de 415 000 Péruviens ont quitté leur pays, soit deux fois plus qu’en 2019. Le Pérou, longtemps loué pour son « miracle économique » et sa stabilité financière, ne semble plus offrir suffisamment d’opportunités suffisantes pour retenir ses ressortissants. D’après une récente étude d’opinion, menée par l’institut d’études péruviennes, parmi les 18-24 ans, 6 Péruviens sur 10 envisagent d’émigrer.
Samuel, 28 ans, a entamé les démarches pour quitter le Pérou. Cet ingénieur espère partir de Lima, la capitale, d’ici un an : « Ici, je n’ai pas eu beaucoup de possibilités de développer ma carrière. Et la pandémie a rendu tout cela encore plus difficile. Je trouverai plus d’opportunités dans d’autres pays. Par exemple, j’ai un ami qui travaille en Espagne et il voit bien la différence. »
Près d’un Péruvien sur deux envisage de quitter son pays dans les trois prochaines années. Un taux en hausse de 11 points par rapport à l’an dernier, comme l’explique Laura Amaya, chargée de l’étude : « Il y a bien sûr des raisons économiques. Nous connaissons un ralentissement de l’économie qui se ressent dans le porte-monnaie des Péruviens. Néanmoins, nous pensons qu’un facteur pourrait aussi être l’insécurité et la délinquance qui augmentent dans le pays. »
3 200 personnes ont tenté de traverser le Darien l’an dernier
Le pays connaît aussi une hausse du chômage et une forte instabilité politique depuis six ans. Le profil typique de ceux qui migrent : des jeunes vivant en ville et qui souhaitent s’installer aux États-Unis, en Espagne, en Argentine ou au Chili. « Nous risquons de voir partir des talents », prévient Laura Amaya.
L’an dernier, près de 3 200 Péruviens – le chiffre n’avait jamais été aussi élevé – ont aussi tenté de traverser le Darien, un couloir migratoire dangereux.
rfi
Comments are closed.