L’ex-chef du parti présidentiel Jean-Marc Kabund, poursuivi en République démocratique du Congo (RDC) pour “outrage au chef de l’État”, a été condamné mercredi à sept ans de prison, a annoncé sa défense.
Cette peine est supérieure aux trois ans de prison qui avaient été requis par le ministère public.
La Cour de cassation a jugé que “toutes les infractions pour lesquelles M. Kabund était poursuivi étaient établies”, a déclaré à la presse Me Kaddy Ditou. Elle a fait “un cumul de peines” et l’a condamné à “84 mois de servitude pénale principale, équivalent de 7 ans” de prison, a ajouté l’avocate.
Parmi ces infractions figurent l’“outrage au chef de l’État”, “offense au chef de l’État et aux institutions de la République”, “propagation de faux bruits”, a-t-elle expliqué à la sortie de l’audience, qui n’était pas ouverte au public.
“C’est une peine très sévère”, a estimé l’avocate. Prononcée par la Cour de cassation en premier et dernier ressort, cette décision n’est pas susceptible d’appel.
Ex-chef de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti du président congolais Félix Tshisekedi, Jean-Marc Kabund est député et ancien vice-président de l’Assemblée nationale. Il a été arrêté le 9 août 2022 et est détenu depuis à Makala, la grande prison de Kinshasa.
En annonçant en juillet 2022 la création de son propre parti, “Alliance pour le changement”, M. Kabund avait fustigé “l’absence de vision claire”, “l’incompétence notoire et la mégestion institutionnalisée caractérisée par l’insouciance, l’irresponsabilité, la jouissance et la prédation au sommet de l’État”. Des propos qu’il a repris lors de son procès.
Présents aux abords de la Cour de cassation, des proches et membres du parti de M. Kabund ont estimé qu’il s’agissait d’un procès “politique”, alors que les élections générales sont prévues le 20 décembre. Le président Tshisekedi, au pouvoir depuis janvier 2019, est candidat à un second mandat de cinq ans.
Cette condamnation intervient dans un contexte pré-électoral tendu. Les arrestations de personnalités d’opposition et de journalistes se sont multipliées ces derniers mois.
Un autre opposant, Salomon Kalonda (aux arrêts depuis le 30 mai), un proche conseiller du candidat à la présidentielle Moïse Katumbi, a été transféré mardi soir de la prison militaire de Ndolo vers une structure sanitaire, selon son avocat.
Accusé de “propagation de faux bruits”, le journaliste Stanis Bujakera, correspondant notamment de Jeune Afrique, est détenu depuis vendredi à Kinshasa.
africanews
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