Sultani Makenga, le chef rebelle du M23, est sorti de son silence jeudi 6 juillet. Dans une vidéo, il s’est exprimé pour la première fois depuis la résurgence du mouvement armé en 2022 et a assuré qu’il continue d’exiger un dialogue avec Kinshasa. Le même jour, Félix Tshisekedi recevait son homologue sud-africain. Cyril Ramaphosa a évoquer la négociation comme solution au conflit dans l’Est de la RDC. Mais le président congolais a lui été très ferme : négocier, oui, mais pas avec le M23.
Le Rwanda « vit de ses agressions à répétition de la RDC », affirme Félix Tshisekedi. « Cette instabilité profite économiquement au Rwanda qui nie pourtant toute implication dans le conflit. Voilà pourquoi il est très difficile de discuter avec le Rwanda », poursuit-il.
Le président congolais ajoute qu’en plus, Kigali « ridiculise » la RDC en envoyant un « groupuscule d’individus » qu’il qualifie de « pantins » et de « supplétifs » de l’armée rwandaise pour discuter avec un gouvernement légitime et reconnu. Autre argument avancé : il n’est pas question pour Kinshasa de retomber dans les travers du passé, à savoir négocier avec des groupes armés qui, quelques temps plus tard, reprennent les armes.
Pas de changement de ligne non plus du côté de Sultani Makenga. Dans une interview accordé à un journaliste indépendant, le chef militaire du groupe rebelle M23 s’est exprimé depuis Jomba, dans le Rutshuru, localité proche de Bunagana, zone sous contrôle de la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC). Il estime que le M23 « a fait sa part ». Sous-entendu : se retirer d’une partie des territoires occupés. En retour, il exige donc un dialogue direct avec Kinshasa. Une demande formulée par le mouvement depuis le début de l’offensive.
Sans dialogue, Sultani Makenga assure par ailleurs que son mouvement ne se sent « en aucun cas » concerné par le processus de cantonnement et de désarmement acté lors du dernier sommet de l’EAC, le 31 mai.
rfi
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