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En tournée en Europe orientale, Zelensky demande une invitation à entrer dans l’Otan pour l’Ukraine

À quelques jours d’un sommet crucial de l’Alliance atlantique en Lituanie, lors d’une conférence de presse à Prague aux côtés du président tchèque, Volodymyr Zelensky a demandé un « signal clair » de la part de l’organisation atlantique. « Nous avons besoin d’honnêteté dans nos relations », a martelé Volodymyr Zelensky aux côtés du président tchèque Petr Pavel. Il est temps de démontrer « le courage et la force de cette alliance », a-t-il ajouté. « Nous avons besoin de cette motivation », a-t-il insisté tandis que la contre-offensive menée par les troupes ukrainiennes avance avec difficulté. « L’offensive n’est pas rapide, c’est un fait », a reconnu le président ukrainien, « Mais néanmoins, nous avançons, nous ne reculons pas, comme les Russes ».

Les paroles assurant que les portes étaient ouvertes à l’Ukraine ne sont pas « suffisantes », selon le président ukrainien. « L’Ukraine n’a pas reçu d’invitation sous une forme ou une autre », a rappelé M. Zelensky. Le président ukrainien a dit comprendre qu’il pourrait être difficile d’obtenir le soutien de tous les membres de l’Otan car certains ont « peur de la Russie ».

Les Alliés cherchent encore une ligne commune sur les garanties de sécurité qu’ils sont prêts à accorder à Kiev ainsi que sur l’invitation à l’Ukraine à rejoindre à terme l’Otan. Au sommet de Vilnius, l’Otan souhaite tenir la première réunion du nouveau conseil Otan-Ukraine avec Volodymyr Zelensky.

Changement de ton à Sofia

Volodymyr Zelensky est arrivé à Prague jeudi soir, après une visite en Bulgarie pour discuter aussi de l’adhésion à l’Otan et plaider pour une accélération de la livraison d’armes par ce pays grand producteur de munitions, en pleine contre-offensive de Kiev. A Sofia, une « déclaration commune » a été signée en faveur de l’adhésion de Kiev à l’Otan, en amont du sommet de Vilnius, prévu les 11 et 12 juillet.

« Nous sommes reconnaissants pour le soutien apporté par la Bulgarie », a déclaré le chef d’Etat aux côtés du nouveau Premier ministre Nikolay Denkov, qui a impulsé un changement de ton en appuyant ouvertement Kiev. Car la Bulgarie, membre de l’UE et de l’Otan, mais historiquement et culturellement proche de Moscou, est profondément divisée sur le sujet. Au président bulgare Roumen Radev qui est farouchement opposé à tout envoi d’aide militaire par crainte d’une escalade, Volodymyr Zelensky a rétorqué qu’il s’agissait de « se défendre » pour éviter que la guerre ne se propage au reste de l’Europe.

Dans les faits cependant, les usines d’armement de l’ère communiste tournent à plein régime depuis l’invasion russe de l’Ukraine. L’an dernier, les exportations de l’industrie militaire bulgare ont frôlé les 4 milliards d’euros, selon des estimations – soit le triple du précédent record de 2017. Jusqu’à présent, des pays tiers faisaient office d’intermédiaires, une solution trouvée au début de la guerre par l’ex-Premier ministre Kiril Petkov. « Quasiment tout ce que nous avons reçu dans les premiers jours du conflit venait de nos partenaires bulgares », a récemment déclaré le conseiller présidentiel Mikhaïlo Podoliak sur la télévision bulgare Nova.

Volodymy Zelensky poursuit sa tournée en Turquie ce vendredi. À Istanbul, il doit rencontrer le chef de l’État turc Recep Tayyip Erdogan avec en toile de fond la prolongation de l’accord céréalier en mer Noire avec la Russie.

(avec AFP)

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