Budapest empêche-t-elle Kiev d’avoir accès à un groupe de prisonniers de guerre ukrainiens transférés en Hongrie ? C’est en tout cas ce que déclare le porte-parole de la diplomatie ukrainienne qui accuse les autorités hongroises de violation de la Convention européenne des droits de l’Homme, ce que réfute Budapest, affirmant agir en conformité avec le droit et les pratiques en vigueur au niveau international.
Le 8 juin dernier, grâce à l’intervention de l’Église orthodoxe russe, et sans que les autorités ukrainiennes n’en aient été informées, 11 Ukrainiens, des prisonniers de guerre selon Kiev, ont été transférés en Hongrie depuis la Russie. Des citoyens ukrainiens originaires de Transcarpatie, une région située dans l’ouest de l’Ukraine qui rassemble une importante communauté hongroise.
Depuis, « toutes les tentatives de diplomates ukrainiens pour établir un contact direct avec ces citoyens se sont révélées sans succès » explique le porte-parole de la diplomatie ukrainienne qui accuse Kiev de les avoir placés en isolement, sans moyen de communication. Des actes condamnables dont se défendent les autorités hongroises qui expliquent que ces Ukrainiens ne sont pas considérés comme des prisonniers de guerre sur le plan juridique étant donné qu’ils ont été remis en liberté sur le sol russe.
« Ils sont ici de leur plein gré, ils peuvent quitter le pays librement à tout moment, nous ne les surveillons pas » détaille le directeur du cabinet du premier ministre Viktor Orban. Mais Kiev n’en démord pas et réclame une nouvelle fois au gouvernement hongrois de donner au consul ukrainien un accès immédiat à ces prisonniers de guerre « afin qu’il puisse évaluer leur état physique et psychologique, leur expliquer leurs droits et fournir une assistance consulaire d’urgence ».
Un épisode de plus dans les relations plutôt houleuses entre ces deux pays depuis le début de l’invasion russe, sachant que la Hongrie est aujourd’hui le seul pays européen à maintenir le contact avec Moscou.
rfi
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