Dans le Nyiragongo en République démocratique du Congo, ils sont des milliers à fuir les affrontements entre les Forces armées congolaises et les rebelles du M23.
Alors que les groupements de Buhumba et de Kibumba se vident de leurs habitants résolus à se réfugier à Rugari plus au nord, d’autres se dirige vers les localités de Kibati et Munigi, situé à une vingtaine de kilomètres de Goma.
“Nous sommes des déplacés nous fuyons les affrontements qui ont eu lieu aujourd’hui. Cette situation nous fait peur, c’est pourquoi nous partons à Kibati près de Goma” a déclaré Alexis Sikuli, un déplacé.
“J’aimerais dire à notre président Félix Tshisekedi que nous sommes fatigués de la guerre, nous souffrons, il doit chercher comment nous libérer de cette situation” ajoute Aline Mundozi.
La société civile locale affirme que ces attaques sont l’œuvre des rebelles du M23 qui provenaient de la frontière avec le Rwanda, avant de se diriger stratégiquement vers le village de Buhumba, proche de la ville de Goma.
Selon Ghislain Bolingo, un membre de la société civile locale, le Rwanda aurait sa part de responsabilité dans les agissements du groupe rebelle M23. “On peut confirmer sans avoir peur d’être contredit que c’est que c’est le Rwanda qui soutient le M23 pour le moment parce que le M23 avait été défait, il n’aurait plus la force de venir attaquer nos vaillants FARDC” a-t-il soutenu.
Le mouvement du 23 mars
Le M23 ou mouvement du 23 mars s’est formé en avril 2012, lorsque des soldats de l’armée congolaise se sont révoltés contre la perte de pouvoir de leur chef, Bosco Ntaganda, inculpé par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, et pour des violations présumées de l’accord de paix du 23 mars 2009 qui a donné son nom au mouvement.
Le groupe a demandé une renégociation de l’accord signé par le Congrès National pour la Défense du Peuple (CNDP), la guérilla congolaise, pour leur intégration dans l’armée, afin d’améliorer leurs conditions.
Le CNDP, composé principalement de Tutsis (un groupe qui a beaucoup souffert du génocide rwandais perpétré par les Hutus en 1994), a été créé en 2006 pour combattre les Hutus des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), qui s’étaient réfugiés dans la foret de la RDC après le génocide rwandais.
En novembre 2012, ces rebelles ont occupé la ville de Goma pendant deux semaines, mais la pression diplomatique les a contraints à se retirer et à entamer un dialogue avec le gouvernement congolais.
À l’époque, les Nations unies ont accusé le M23 de bénéficier du soutien économique et militaire du Rwanda. En avril dernier, l’armée congolaise a accusé le Rwanda de soutenir le M23, ce que le Rwanda a de nouveau rejeté.
L’est de la RDC est embourbé dans un conflit depuis plus de deux décennies, alimenté par les rebelles et les attaques de l’armée, malgré la présence de la MONUSCO, qui compte plus de 14 000 soldats déployés dans l’est de la RDC.
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