Le médiateur ouest-africain pour le Mali, le Nigérian Goodluck Jonathan a quitté Bamako vendredi, après deux journées de discussion avec la junte malienne, sans avoir pu obtenir d’accord sur une date pour les élections, selon un diplomate.
“Le séjour de la délégation est terminée. Mais elle n’est pas revenue avec un calendrier électoral”, a dit à l’AFP un diplomate de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui a requis l’anonymat.
Selon la même source, la délégation emmenée par l’ancien président nigérian “devrait revenir dans quelques semaines” et “les discussions se poursuivront”.
La délégation est repartie vers Accra pour rendre compte au président ghanéen Nana Akufo-Addo, dont le pays assure la présidence tournante de la Cédéao.
Un officiel malien ayant pris part aux discussions a confirmé à l’AFP le résultat des discussions: “nous n’avons pas donné de date pour les élections. Ce n’était pas possible. Mais l’ambiance de travail était très bonne et les discussions se poursuivront”.
L’ancien président nigérian qui s’est entretenu jeudi et vendredi avec plusieurs responsables de la junte malienne, dont le président de la transition, le colonel Assimi Goïta, a promis jeudi soir de “continuer la conversation” avec les Maliens.
Vendredi à Bamako, plus d’une centaine de manifestants étaient rassemblés en soutien aux autorités de transition.
Dans un document que l’AFP a pu consulter jeudi, un comité technique de la Cédéao propose l’organisation de scrutins dans un délai de 12 ou 16 mois, avec l’aide d’une Autorité indépendante de gestion des élections (Aige).
Le médiateur avait appelé à une transition démocratique dans “les plus brefs délais”, au lendemain de l’approbation d’un plan permettant à la junte militaire de rester au pouvoir pendant cinq ans.
L’organe législatif au Mali, contrôlé par les militaires depuis le coup d’Etat d’août 2020, avait entériné lundi une période de transition pouvant aller jusqu’à cinq ans avant la tenue d’élections.
Le Mali, pays pauvre et enclavé au coeur du Sahel, a été le théâtre de deux coups d’Etat militaires en août 2020 et en mai 2021. La crise politique va de pair avec une grave crise sécuritaire en cours depuis le déclenchement en 2012 d’insurrections indépendantiste et jihadiste dans le nord.
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