Soudan: le général Hemeti nie avoir connaissance de la détention de manifestants

Alors que la mobilisation contre le régime militaire et les arrestations se poursuivent, le général Hemeti a affirmé qu’il ignorait que des manifestants étaient en détention. Et qu’il allait procéder à des libérations. 

Les arrestations se poursuivent, alors qu’une nouvelle manifestation contre la junte militaire au pouvoir est prévue lundi. Selon les organisateurs, une quarantaine de militants ont d’ailleurs été arrêtés jeudi lors d’un rassemblement à Khartoum. Selon un comité d’avocats, cela porte à près de 200 le nombre de manifestants détenus à la prison de Suba à Khartoum.

Pendant ce temps, le numéro deux de la junte au pouvoir, le général Hemeti, s’est livré à une opération de communication jeudi, affirmant ne pas être au courant que ces manifestants se trouvaient en prison, avant d’annoncer qu’il allait procéder à leur libération.

Il s’agit d’une campagne de désinformation, estime Samier Ali Makeen, membre de comité d’avocats d’urgence qui vient en aide aux détenus. « Je ne le crois pas, c’est un menteur. Comment peut-il ne pas savoir qu’il y a des manifestants en prison ? Les forces de sécurité qui brutalisent ces manifestants et les arrêtent, ce sont ses hommes à lui. Ils sont sous son commandement et reçoivent leurs ordres, directement de Hemeti. »

Samier Ali Makeen estime que le général cherche par cette annonce à calmer le jeu face aux Occidentaux. « Je pense que la raison pour laquelle il a annoncé qu’il allait libérer des manifestants emprisonnés, c’est parce qu’il est sous pression de la communauté internationale. Nous-mêmes, nous avons déposé de nombreuses plaintes auprès du procureur général. Nous avons également saisi une délégation des droits de l’homme des Nations unies ici à Khartoum pour les alerter et leur rappeler leur devoir, s’assurer que les droits de l’homme soit respectés dans le pays. Peut-être qu’ils sont intervenus auprès des autorités soudanaises pour qu’elles libèrent ces gens. »