La Russie a désormais déployé suffisamment de soldats pour mener une opération militaire majeure, estime le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, jugeant qu’une offensive pourrait débuter n’importe quand dans les prochains jours. Alors que les ressortissants américains, britanniques et norvégiens sont appelés à quitter l’Ukraine au plus vite, les dirigeants occidentaux poursuivent leurs efforts diplomatiques.
Emmanuel Macron doit avoir un nouvel entretien téléphonique avec Vladimir Poutine ce samedi midi, cinq jours après sa visite au Kremlin. L’Elysée prône « la voie diplomatique, le dialogue et la dissuasion ». La Maison Blanche a fait savoir que Joe Biden allait lui aussi parler avec son homologue russe, un entretien organisé à la demande de Washington, précise le Kremlin.
Le président américain a participé à une visioconférence avec plusieurs dirigeants de pays de l’Otan, dont la France, l’Allemagne, le Royaume Uni et la Pologne. Au menu : les représailles en cas d’escalade militaire : « les alliés sont déterminés à prendre ensemble des sanctions rapides et drastiques contre la Russie en cas de nouvelles violations de l’intégrité territoriale et de la souveraineté de l’Ukraine », a tweeté le porte-parole du chancelier allemand.
Joe Biden a partagé avec ses partenaires des informations alarmistes, annoncées ensuite publiquement par son conseiller à la sécurité nationale. Jake Sullivan a évoqué une « possibilité très, très réelle » d’invasion russe « à tout moment », suggérant même qu’elle pourrait avoir lieu pendant les Jeux olympiques, autrement dit d’ici au 20 février.
Avertissement aux ressortissants américains
Il a également lancé un avertissement sans équivoque aux ressortissants américains encore présent en Ukraine, rapporte notre correspondant à Miami, David Thomson. « Tout Américain en Ukraine doit partir dans les prochaines 24 à 48h. Si vous restez, vous prenez le risque en sachant qu’il n’y aura aucune garantie de pouvoir partir ni aucune perspective d’évacuation militaire américaine en cas d’invasion russe ».
Washington a néanmoins précisé ne pas savoir si Poutine avait déjà pris « décision définitive » d’envahir l’Ukraine mais le renseignement américain s’attend en tout cas à une attaque massive, rapide et meurtrière de l’armée russe avec Kiev pour objectif. « Une invasion russe commencera probablement par des bombardements aériens et des attaques de missiles qui tueront évidement des civils, quelles que soient leurs nationalités. Le risque est suffisamment élevé et la menace suffisamment imminente pour partir maintenant. »
Washington renouvelle son soutien à Kiev
Le chef de la diplomatie américaine Antony Blinken a par ailleurs assuré son homologue ukrainien du « soutien ferme » des Etats-Unis à Kiev « face à une menace de plus en plus aiguë » d’invasion russe. Le secrétaire d’Etat a dit au téléphone à Dmytro Kouleba que l’Ukraine continuait de « bénéficier du soutien durable et inébranlable des Etats-Unis pour sa souveraineté et son intégrité territoriale ».
Du côté de Moscou, ces annonces américaines irritent : dans un communiqué, le ministère russe des Affaires étrangères accuse les pays occidentaux de tenter de détourner l’attention de leurs propres actions agressives et de répandre fausses informations.
Vendredi, le Kremlin a relevé que des discussions réunissant la veille à Berlin des représentants de la Russie, de l’Ukraine, de l’Allemagne et de la France n’avaient produit « aucun résultat ».
RFI
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