La présidence de la République démocratique du Congo (RDC) a affirmé mardi soir, à propos de l’arrestation samedi de son conseiller à la sécurité François Beya, que les enquêteurs avaient des “indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale”.
“Aucune tentative de déstabilisation de nos institutions démocratiques ne sera tolérée”, a déclaré Tharcisse Kasongo Mwema, porte-parole de Félix Tshisekedi, dans une communication officielle lue à la télévision nationale (RTNC), en demandant à “la population de garder son calme”.
Les autorités n’avaient jusqu’alors livré aucune information sur l’interpellation surprise du Conseiller spécial en matière de sécurité, entendu depuis samedi dans les locaux de l’Agence nationale des renseignements (ANR).
M. Beya était considéré il y a quelques semaines encore comme incontournable dans les sphères du pouvoir et son arrestation a donné lieu à toutes sortes de rumeurs, de la guerre de palais à la diversion en passant par la tentative de coup d’Etat.
Une source sécuritaire avait indiqué que M. Beya était “soupçonné d’avoir voulu tenter quelque chose en l’absence du chef de l’État”, qui participait samedi au sommet de l’Union africaine à Addis Abeba.
Depuis l’interpellation de M. Beya, aucune disposition sécuritaire particulière n’a été vue aux abords des sites considérés comme stratégiques dans la capitale, qui demeurait calme mardi soir.
“Il s’agit d’une affaire relevant de la sûreté de l’Etat”, a affirmé le porte-parole de la présidence, “une matière de la compétence exclusive de l’ANR”. “Il n’est pas dans les habitudes de ce service de communiquer sur ses activités”, a-t-il souligné pour expliquer le silence des autorités.
– “La situation est sous contrôle” –
“Toutefois”, a-t-il poursuivi, “dans l’état actuel des choses, on peut affirmer que les enquêteurs disposent d’indices sérieux attestant d’agissements contre la sécurité nationale”.
“Les enquêtes se poursuivent et les investigations s’effectuent à différents niveaux. S’il s’avère nécessaire de communiquer davantage, le gouvernement de la République s’en chargera”, a assuré le porte-parole.
“En attentant”, a-t-il poursuivi, “la présidence de la République invite la population à la vigilance et à éviter de donner du crédit aux spéculations mensongères diffusées par des personnes mal intentionnées dans les médias et sur les réseaux sociaux”.
Selon la présidence, “les indices sont suffisamment sérieux et ne peuvent donner matière à d’autres considérations de nature ou de type tribal, clanique ou régional”, des considérations vite évoquées en RDC, immense pays à l’histoire troublée et dont l’Est est aux prises depuis plus de 25 ans avec les violences de groupes armés.
Dans sa communication, le chef de l’Etat souligne que “le processus démocratique amorcé (en RDC) par la première passation pacifique du pouvoir en janvier 2019 est un acquis sacré à préserver à tout prix”.
“Durant le temps de l’enquête, il est demandé à la population de garder son calme et de vaquer sereinement à ses occupations quotidiennes. La situation est sous contrôle”, conclut la déclaration.
François Beya, 67 ans, a été chef de la Direction générale de migration (DGM) sous le régime de l’ex-président Joseph Kabila (2001-2019), avant de devenir en 2019 le “monsieur sécurité” de Félix Tshisekedi. Il était resté à ce poste depuis lors en dépit de la rupture fin 2020 entre le président et son prédécesseur, après deux ans d’une cogestion conflictuelle du pays.
Afp
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