Mardi, la Commission parlementaire chargée du Budget a bloqué une demande de financement militaire. Cet argent était destiné à l’opération militaire de l’armée ougandaise dans l’est du Congo baptisée Shujaa. Les soldats sont officiellement entrés en RDC le 3 décembre afin d’attaquer le groupe rebelle ougandais ADF. Mais le ministère de la Défense n’a pas consulté les parlementaires au préalable, entraînant la colère des élus qui lui infligent un camouflet.
Les Parlementaires n’ont pas du tout apprécié d’être mis devant le fait accompli lorsque les soldats ougandais sont entrés au Congo. Alors mardi, quand les représentants de la Défense sont venus leur demander 26 millions de dollars pour financer l’opération Shujaa, les membres du Comité budgétaire ont bien montré leur désaccord.
« Le Parlement attend toujours des explications. Et là vous nous demandez 26 millions. Mais sur quelle base ? Pour moi, il faut bloquer cet argent tant qu’on n’aura pas été informés. Voir cette désinvolture, comme si c’était leur propre entreprise privée. Non, non, non et non », s’insurge Ibrahim Semujju Nganda, de la circonscription de Kira.
La somme doit financer la logistique, les équipements militaires et de communication ou encore les salaires. Mais les parlementaires s’interrogent toujours sur l’opacité de l’opération.
« Le Parlement est même habilité à connaître la stratégie de sortie de nos troupes du Congo. Mais là, on ne sait même pas combien de soldats ont été envoyés, combien sont morts, ou combien ont été capturés par les terroristes », constate le député d’opposition John Baptiste Nambeshe.
Le ministre de la Défense a reconnu un manque de communication, expliquant qu’il fallait surprendre l’adversaire. Pour autant, le gel de cet argent ne devrait pas remettre en cause l’opération.
« Si nous n’obtenons pas cet argent, il faudra puiser dans le budget alloué à d’autres secteurs de la Défense. Donc le comité budgétaire doit examiner cette demande », plaide Rose Mary Nyikikongoro, présidente du Comité chargé de la Défense.
Ces 26 millions doivent financer l’opération à partir de juillet et ce pour douze mois. Preuve que l’incursion ougandaise s’inscrit dans la durée.
RFI