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Transition au Mali: tractations en coulisse avant le sommet d’Accra

Un double sommet extraordinaire sur le Mali est prévu à Accra dimanche : une réunion des chefs d’États de la Cédéao va succéder à une rencontre des chefs d’États de l’Uemoa. Il sera question de la demande d’une transition de cinq ans formulée par la junte malienne qui a décidé de ne pas organiser, comme prévu, les élections fin février 2022. 

Un double sommet se tiendra à Accra pour dire « non » à un bail supplémentaire de cinq ans au pouvoir pour la junte malienne. D’abord celui de l’Uemoa, l’Union monétaire ouest-africaine, dont le Mali est suspendu depuis le dernier coup d’État. D’après nos informationsc’est le président en exercice de l’organisation, le Burkinabè Roch Marc Kaboré, qui a pris cette initiative.

Des responsables de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest sont arrivés dans la capitale ghanéenne. Il est donc possible que des sanctions financières et/ou économiques soient prises contre les dirigeants maliens. Cela peut faire mal, très mal, observe notre envoyé spécial à Accra, Serge Daniel.

Des chefs d’État remontés

Les sept chefs d’État de l’Uemoa ou leurs représentants participeront ensuite à la réunion extraordinaire de la Cédéao. Que ce soit les anglophones, les francophones et même les lusophones, les dirigeants de l’institution régionale sont remontés contre la proposition du Mali de vouloir prolonger la période de transition de six mois à cinq ans.

Vouloir proroger la transition sur cette durée signifie l’échec du régime militaire, indique l’une de nos sources, et montre qu’il est plus enclin à rester au pouvoir qu’à organiser des élections. « C’est inacceptable, poursuit cette source. Le médiateur l’a signifié au chef de la junte, le colonel Assimi Goïta, la semaine dernière. »  

Pour le moment, l’unanimité se dégage pour dire un « non catégorique » à la proposition de la junte malienne. « À tous les émissaires dépêchés par Bamako, nous avons été fermes », martèle un ministre d’un pays membre de la Cédéao. « Il faut prendre des décisions fortes », ajoute un autre interlocuteur.

Certains, comme le Sénégalais Macky Sall ou encore le poids lourd de la Cédéao, Alassane Dramane Ouattara, qui étaient considérés comme des « modérés » vis-à-vis de la junte, seraient désormais en faveur des sanctions fortes contre les militaires de Bamako.

Un train peut en cacher un autre. Il y a le cas malien, mais également le cas de la Guinée. Et si « nous ne sommes pas fermes vis-à-vis du Mali, cela va donner des idées aux putschistes guinéens », analyse un conseiller du président ghanéen Nana Akufo-Addo. Comme d’autres, ce dernier est plutôt favorable à la prise de mesures « fortes » pour contraindre la junte malienne à rapidement organiser un retour à une vie constitutionnelle normale.

rfi

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