Des frappes aériennes et d’artillerie ont été menées mardi depuis l’Ouganda sur des positions du groupe rebelle Forces démocratiques alliées (ADF) dans l’est de la République démocratique du Congo, a annoncé sur Twitter le porte-parole du gouvernement congolais.
“Comme annoncé, les actions ciblées et concertées avec l’armée ougandaise ont démarré aujourd’hui avec des frappes aériennes et des tirs d’artillerie à partir de l’Ouganda sur les positions des terroristes ADF en RDC”, indique le tweet du porte-parole, le ministre de la Communication Patrick Muyaya.
“Ce matin, nous avons lancé des frappes aériennes et d’artillerie conjointes contre des camps ADF avec nos alliés congolais”, a indiqué dans un autre tweet quasi simultané le porte-parole de l’armée ougandaise (UPDF, Uganda People’s Defence Force).
Un conseiller de la présidence de RDC avait déclaré dimanche à l’AFP que le président Félix Tshisekedi avait autorisé l’armée ougandaise à traverser la frontière pour combattre les rebelles des ADF, auteurs de massacres dans l’est de la RDC et accusés par Kampala d’être les auteurs de récents attentats dans la capitale ougandaise.
Cette autorisation n’est pas vue d’un bon oeil par tous les Congolais, certains pointant du doigt le rôle joué par les voisins ougandais et rwandais dans la déstabilisation de l’est de la RDC depuis près de 30 ans.
Lors d’un briefing habituel consacré à l’état de siège instauré depuis début mai dans deux provinces de l’est de la RDC, le ministre congolais de la Communication avait assuré lundi qu’il n’y avait “pas de troupes ougandaises” en RDC, mais que des “actions ciblées et concertées” étaient “envisagées avec l’armée ougandaise pour combattre les terroristes de l’ADF, notre ennemi commun”.
A l’origine, les ADF étaient une coalition de groupes armés ougandais, dont le plus important était composé de musulmans opposés au régime du président Yoweri Museveni. Ils sont installés depuis 1995 dans l’est congolais, où ils ont fait souche.
Depuis avril 2019, certaines de leurs attaques sont revendiquées par l’organisation État islamique qui désigne le groupe comme sa “Province d’Afrique centrale”. En mars dernier, les États-Unis ont placé les ADF parmi les “groupes terroristes” affiliés aux jihadistes de l’EI.