Le gouvernement israélien a approuvé dimanche l’immigration “immédiate” de 3 000 Ethiopiens dont des membres de famille établis en Israël craignaient notamment pour leur vie en raison des violences.
Le Conseil des ministres a donné son feu vert à “l’unanimité” à l’immigration “immédiate” de 3 000 Ethiopiens ayant des parents au premier degré en Israël, a indiqué le bureau du Premier ministre Naftali Bennett dans un communiqué.
Cette mesure permettra “d’accueillir des milliers de personnes qui attendaient à Addis Abeba et au Gondar”, ville du nord près du Tigré, s’est félicitée sur Twitter la ministre de l’Immigration, Pnina Tamano-Shata, elle-même native d’Ethiopie. “Enfin, les parents, enfants, frères et sœurs et orphelins seront réunis avec leurs familles après des décennies d’attente”, a-t-elle ajouté.
Regroupement familial
Ces Ethiopiens accueillis au nom du regroupement familial sont des Falashmoras, communauté convertie de force au christianisme et qui affirme descendre des juifs éthiopiens. Ils ne bénéficient pas de la loi israélienne sur le retour, qui permetà tout juif de la diaspora d’immigrer en Israël et d’en devenir automatiquement citoyen, d’où la nécessité pour ces Ethiopiens de passer par des demandes de regroupement familial.
Mi-novembre, plusieurs centaines de personnes, dont la ministre Tamano-Shata, avaient manifesté à Jérusalem pour demander au gouvernement d’accueillir des “juifs éthiopiens en danger” dans leur pays en proie à un conflit civil au Tigré (nord). Cette décision constitue une étape vers la résolution d’une question qui complique depuis longtemps les relations du gouvernement avec la communauté éthiopienne du pays.
Racisme et discriminations
La communauté éthiopienne en Israël compte plus de 140 000 personnes. Ces dernières années, ils ont organisé une série de manifestations pour dénoncer le racisme et les discriminations auxquels ils disent être confrontés, et pour exiger que des membres des familles restées en Ethiopie puissent les rejoindre.
Il n’est pas précisé quand commencerait quand le pont aérien, le gouvernement israélien ayant nommé un coordinateur de projet. Kasaw Shiferaw, président du groupe Activistes pour l’immigration des Juifs éthiopiens, s’est félicité de la décision de dimanche, mais a déclaré que le chemin à parcourir était encore long.
“D’un côté, cette décision me rend heureux. Trois mille personnes réalisent un rêve et se réunissent avec leurs familles. __Mais ce n’est pas une résolution définitive. Des milliers de personnes attendent toujours dans des camps, certaines depuis plus de 25 ans. Nous attendons du gouvernement qu’il les fasse tous venir”, a-t-il avancé.