Plus d’une centaine de Guinéens se sont réunis mercredi 24 novembre à Conakry la capitale pour rendre un dernier hommage à M’mah Sylla.
Décédée le 20 novembre en Tunisie, la jeune femme diplômée en secrétariat y était soignée depuis un mois après avoir été violée par des pseudo-médecins de deux cliniques privées de la capitale guinéenne.
Les praticiens de ces établissements illégaux sont également accusés de lui avoir procuré de mauvais traitements médicaux puis d’avoir tenté de la faire avorter.
Les funérailles de M’Mah Sylla, décédée à l’âge de 25 ans, se sont déroulés la veille du 25 novembre, journée mondiale des violences faites aux femmes.
“Nous sommes attristés, mais en même temps nous sommes heureux de voir tout cet engagement, parce que le viol est une question récurrente en Guinée, en Afrique et partout ailleurs, on n’en parle pas.” s’est confiéMountaga Keïta, proche de M’Mah Sylla.
” Nous allons continuer le combat pour que d’autres puissent s’inspirer de M’Mah Sylla, être forts et prendre la parole “. M’Mah a accepté de parler dans un témoignage qu’elle m’a donné, dans une vidéo qu’elle m’a dit : Je serai forte, je veux guérir, je veux être forte. Je remercie tout le monde, je vais m’en sortir parce qu’il n’y a pas de meilleur moyen que la santé, mais elle n’a pas pu s’en sortir, parce que Dieu lui avait réservé cet autre destin.” a déclaré Moussa Yero Bah, membre de l’ONG F2DHG.
Cette affaire replace le problème des cliniques privées illégales dans le viseur des autorités. Apparues au moment de la libération du système de santé dans les années 90, ces établissements pratiquent un exercice illégal de la médecine et contournent les exigences du ministère de la Santé.
L’Ordre des médecins guinéens s’est porté partie civile de l’affaire. Trois personnes ont été inculpées et arrêtées.